Un accident, du travail ou non, une maladie chronique évolutive ou tout simplement une baisse de capacités due au vieillissement : les raisons pour lesquelles un salarié peut avoir besoin d’un parcours de maintien dans l’emploi sont multiples. L’ergonome tient une place particulière parmi les acteurs de ce parcours, tant auprès du salarié que de son employeur.
Comprendre le maintien dans l’emploi
Le parcours de maintien dans l’emploi est susceptible de concerner tous les travailleurs, salariés, indépendants, agents de la fonction publique, etc. Il peut être déclenché au moment d’un arrêt de travail, d’un séjour en Centre de rééducation professionnelle (CRP), ou dans un service hospitalier de soins de suite et de réadaptation, voire lorsque le travailleur est en activité. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) est importante, notamment pour l’obtention d’aides financières, mais elle ne constitue pas une condition obligatoire à l’entrée dans une démarche de maintien dans l’emploi.
Maintien en emploi ou dans l’emploi ?
Avant toute chose, il est nécessaire de distinguer le maintien dans l’emploi du maintien en emploi. Deux prépositions qui font toute la différence, on vous explique la nuance !
En effet, la Haute autorité de santé (HAS) définit le maintien en emploi comme « un processus d’accompagnement des personnes présentant un problème de santé avec un retentissement sur leurs capacités de travail dans le but de les maintenir durablement en emploi dans des conditions compatibles dans la durée avec leur santé ».
Le maintien en emploi diffère donc du maintien dans l’emploi, puisqu’il n’est pas question, dans le premier cas, de poste de travail, ni même d’entreprise d’origine.
Le maintien dans l’emploi concerne bien le poste de travail du salarié : l’accompagnement doit lui permettre de continuer à l’occuper, alors même qu’il est victime d’une restriction d’aptitude.
Le rôle clé du médecin du travail
Le maintien dans l’emploi intègre l’intervention de différents acteurs dans le but de mettre en place un ensemble de mesures permettant à l’employé de continuer à travailler, dans des conditions et un environnement prenant en compte ses contraintes.
Le médecin du travail est généralement le premier de ces intervenants, qui constate la situation et déclenche une alerte, à l’occasion d’une visite périodique, d’une visite de reprise ou autre.
L’état de santé d’un travailleur risque-t-il d’impacter son activité professionnelle ? L’employeur lui-même – bien que 80% des handicaps soient invisibles (1) -, mais aussi l’Assurance maladie via ses organismes (CNAMTS, CARSAT, MSA) ou encore le médecin traitant, peuvent aussi procéder à un signalement. Un acte qui doit normalement déboucher sur un accompagnement spécifique.
À ce stade, rappelons le rôle préventif du médecin du travail (ou médecin de prévention dans la fonction publique) qui a toute latitude pour émettre des préconisations et propositions aux employeurs, afin de « prévenir l’altération de l’état de santé physique ou mentale des salariés du fait du travail »(2) (aménagement, adaptation ou transformation de poste de travail).
Rappelons également qu’il ne déclare une inaptitude qu’en dernier ressort, l’employeur ayant alors, dans l’absolu, obligation de reclassement sur un poste différent.
Les acteurs du maintien dans l’emploi
Un travailleur qui rencontre des difficultés dans son travail en raison de problèmes de santé – et dont ses difficultés ont été reconnues – entre dans le parcours du maintien dans l’emploi. Différents acteurs sont alors amenés à intervenir pour rechercher et mettre en œuvre des solutions : le service de santé au travail, Cap Emploi, l’association Comète France, la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), la CPAM…
Ces professionnels vont travailler tant sur des bilans, que sur la reconnaissance de la lourdeur du handicap, l’adaptation de la situation de travail, les prestations spécifiques, etc.
En somme, apporter une aide humaine, technique et financière. À l’issue du parcours, les situations seront variées : maintien au poste de travail, reclassement interne ou externe, changement d’activité professionnelle, retraite ou invalidité, etc.
Ergonome, maintien dans l’emploi et obligation d’emploi
L’ergonome joue un rôle important dans le maintien dans l’emploi, mais aussi dans le cadre de l’obligation d’emploi, qu’il s’agisse d’adapter le poste d’un salarié ou encore d’accueillir un travailleur en situation de handicap au sein de l’entreprise. Dans le premier cas, l’employé doit entrer dans une procédure de demande de RQTH. Mais attention, l’aménagement de poste peut être mis en place avant cette reconnaissance, sitôt le dossier déposé et la procédure en cours. Les personnes victimes d’un accident du travail, ou d’une maladie professionnelle, voient leurs démarches simplifiées avec la délivrance d’une attestation BOE (Bénéficiaire de l’obligation d’emploi) par la CPAM (3).
À quel moment faire appel à un ergonome ?
L’ergonomie fait partie intégrante du parcours de maintien dans l’emploi et intervient tant en cas de préconisation d’adaptation de poste par le médecin du travail, qu’en prévention de certains risques professionnels, notamment les troubles musculosquelettiques (TMS), qui peuvent mener à des restrictions d’aptitudes voire à une reconnaissance en maladie professionnelle. Les employeurs ont intérêt à faire appel rapidement à un ergonome, et même à anticiper dans le cas du recrutement d’une personne en situation de handicap.
L’objectif d’un expert comme ABP PSYCHO-ERGONOMIE est alors de parvenir à un résultat « gagnant-gagnant », à la fois pour les performances de l’entreprise et pour l’épanouissement du travailleur dans son emploi.
L’accompagnement de l’ergonome en entreprise
Le cabinet d’ergonomie propose à l’employeur un accompagnement spécifique, décliné en plusieurs phases et en fonction de la situation : accueil de personnel RQTH ou aménagement/réorganisation imposée par des restrictions d’aptitude.
Chez ABP PSYCHO-ERGONOMIE, l’accompagnement se décline en trois phases :
- Diagnostic précis sur la situation au travail dans le cadre de l’étude de poste
- Préconisations de nature ergonomiques pour adapter le poste sur un plan technique, spatial et organisationnel
- Sensibilisation des acteurs de l’entreprise aux problématiques du maintien dans l’emploi du travailleur en situation de handicap
L’ergonomie permet des aménagements adaptés à chaque handicap et chaque situation de travail, qu’ils soient spatiaux, techniques (matériel et mobilier adéquats) ou organisationnels (temps de travail, déplacements…), tout en prenant en compte la dimension sociale.
Les interventions dans le cadre du maintien dans l’emploi constituent l’une des missions principales des ergonomes.
À quelques semaines de l’entrée en vigueur des mesures de la loi du 2 août 2021 sur le renforcement de la prévention en santé au travail, les employeurs auraient tout intérêt à solliciter d’autres dimensions de cette discipline, comme la prévention des risques professionnels dont les risques psychosociaux.
ABP PSYCHO-ERGONOMIE est à vos côtés pour vous accompagner avec clarté et pragmatisme dans les solutions appropriées au contexte de votre organisation.
- Chiffre du Secrétariat d’État chargé des personnes handicapées
- Article L4624-3 du Code du travail
- Décret n°2018-850 du 5 octobre 2018 « relatif à la simplification de la procédure de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé »